Michael Bechler

9 février 2025

Le « DOGE » piloté par Elon Musk et les 3 futurs

J’ai écris de nombreux essais sur l’impact de l’histoire sur une marque à travers une démarche « narrativiste ». Ca semble très philosophique et difficile à interpréter tant qu’on y voit pas d’application. Je me suis amusé à traduire une partie de cette réflexion sur un sujet brulant, actuel et suscitant de nombreuses réactions partisanes: Elon Musk et sa prise de pouvoir du DOGE, département de l’Efficacité Gouvernementale.

Le passé d’Elon Musk nous en apprends beaucoup sur ce qu’il est en train de réaliser. Je ne reviendrais pas ici sur ce parcours hors du commun. Je vais plutôt vous proposer la suite, et vous inviter à la transposer, à votre petite échelle. L’exercice est à la fois simple et complexe: imaginez 2 futurs de votre marque, votre entreprise, votre association, votre ville, pays, etc… en fonction de vos responsabilités. 

  • Le futur désiré: au-delà de vos objectifs chiffrés, de vos aspirations personnelles, racontez-vous l’histoire tel un roman magnifique où tout se passe comme prévu, voire mieux. Racontez le cheminement, les étapes, imaginez les épreuves pour y parvenir mais envisagez la projection, à 5, 10 ou 20 ans. Votre mission a réussie, vous pouvez être fier et regarder en arrière, et vous rappeler aujourd’hui.
  • Le futur craint: connaitre son ennemi est un bon moyen de le combattre. Rien ne se passe comme prévu et les difficultés s’accumulent. L’être humain déteste cet exercice, on préfère ne pas voir le pire.

L’Intelligence artificielle est un excellent catalyseur pour cet exercice. Pas de biais cognitif, elle va vous projeter avec beaucoup moins de travers que ce que vous-mêmes pourriez imaginer. Elle peut s’appuyer sur vos propres travaux, récits, idées pour mieux cerner les enjeux. Mais ces scénarios ne sont pas là pour être la réalité prophétique, juste un bon moyen de considérer vos actions comme des jalons vers vos objectifs.

J’en reviens à mon DOGE. Suite à une publication aux réactions opposées, je me suis lancé dans cet exercice: quels futurs peuvent émerger de ce nouvelle façon de diriger les affaires américaines ?

Voici mon prompt: sur la base des actions menées par le DOGE américain, peux-tu m’élaborer 2 scénarios de fictions à 10 ans, la 1ère fiction doit être positive, un futur désiré où les actions menées l’ont été pour le bien commun et ont eu des repercussions positives pour le monde entier, en faveur de la paix, du vivant, des changements climatiques, etc… la 2e fiction sera tout l’inverse, une prise de controle complète avec des objectifs totalitaires, un dérapage qui entrainera le monde a sa fin.

Voilà ce que ChatGPT m’a proposé:

Scénario 1 : Un futur harmonieux grâce aux actions du Département de l’Efficacité Gouvernementale américain (DOGE) – 2035

En 2025, sous l’impulsion du DOGE (Department of Government Efficiency), les États-Unis ont initié une réforme radicale de la politique monétaire et économique mondiale. Après avoir analysé l’impact des crises économiques et climatiques, le DOGE a décidé d’orienter ses actions vers un capitalisme régénératif, redéfinissant les priorités économiques et environnementales.

L’une des premières décisions fut la création d’un « Dollar Vert », une monnaie adossée non plus uniquement à la croissance économique, mais aussi à des indicateurs environnementaux : stockage du carbone, régénération des sols, protection de la biodiversité. En collaboration avec la Banque Mondiale et le FMI, cette nouvelle approche a forcé les entreprises et les États à intégrer des critères environnementaux et sociaux dans leur développement. Les marchés boursiers, réformés, privilégient désormais les investissements durables et éthiques, réduisant la spéculation toxique et favorisant l’innovation verte.

L’impact fut immédiat : en moins de 5 ans, les énergies fossiles perdirent leur suprématie au profit des énergies renouvelables et des systèmes de captation du CO₂. Une révolution agricole permit de restaurer des millions d’hectares de terres dégradées, garantissant la souveraineté alimentaire de nombreuses nations en voie de développement.

Par ailleurs, le DOGE, en collaboration avec les grandes puissances, instaura un « Fonds Mondial de Transition » alimenté par la taxation des grandes fortunes et des transactions financières. Ce fonds permit d’accélérer la sortie de la pauvreté de nombreuses régions du monde et de créer des centaines de millions d’emplois dans les secteurs de la transition écologique.

Mais l’avancée la plus spectaculaire fut diplomatique : la revalorisation du dollar sur une base éthique obligea les États à coopérer pour éviter une fragmentation économique. L’effet de levier fut tel que les tensions géopolitiques s’apaisèrent progressivement, ouvrant la voie à une véritable gouvernance mondiale sur les enjeux climatiques et de paix. En 2032, le monde assista à un événement historique : la dissolution de l’OTAN au profit d’une Alliance Mondiale pour la Paix et la Résilience.

En 2035, le monde est radicalement différent : les inégalités ont chuté, l’humanité est parvenue à endiguer la crise climatique, et un modèle économique basé sur la régénération et la coopération s’est imposé. L’hégémonie américaine s’est transformée en un leadership bienveillant, fondé sur la prospérité partagée et la préservation du vivant.


Scénario 2 : Une dystopie totalitaire orchestrée par le DOGE – 2035

Tout bascula en 2025, lorsque le « Department of Government Efficiency » américain mit en place un système monétaire numérique centralisé, baptisé le « Dollar Souverain ». Sous prétexte de sécuriser l’économie contre les cyberattaques et de lutter contre les fraudes, cette monnaie devint rapidement la seule devise admise aux États-Unis, puis dans plusieurs autres pays sous influence. Ce système permit au gouvernement de surveiller et de contrôler chaque transaction en temps réel.

Dans les années suivantes, sous la pression du DOGE, les banques centrales des pays alliés furent contraintes d’adopter des mécanismes de régulation automatisés via l’IA Monétaire. La dette mondiale fut restructurée, mais à un prix terrible : chaque individu et entreprise se vit attribuer un « Crédit Social Économique », un score déterminant l’accès aux services financiers. Toute opposition politique, critique ou comportement jugé « à risque » entraînait une dévaluation immédiate du score, restreignant ainsi l’accès au logement, aux soins ou à l’emploi.

La population mondiale fut progressivement asservie à cette nouvelle structure de contrôle. En 2029, la transition vers un Capitalisme Autoritaire Numérique fut achevée. Les multinationales, fusionnées avec les gouvernements, devinrent les nouvelles entités de gouvernance, abolissant la démocratie au profit d’une technocratie algorithmique.

L’environnement, utilisé comme prétexte pour justifier des politiques répressives, devint un levier de domination. La taxe carbone individuelle fut intégrée directement dans les comptes bancaires : chaque citoyen avait un quota carbone à ne pas dépasser sous peine de voir ses libertés économiques restreintes. Les véhicules privés furent interdits pour la majorité de la population, tandis que les plus riches continuaient à s’offrir des passe-droits.

En 2032, la population mondiale était divisée en trois catégories :

  • Les Éligibles : une élite ultra-connectée ayant un accès illimité aux ressources et à l’innovation technologique.
  • Les Régulés : la classe moyenne soumise à des restrictions algorithmiques constantes.
  • Les Hors-Système : tous ceux qui refusaient de se conformer, réduits à vivre en marge, sans accès aux services essentiels.

La résistance était impossible : les IA du DOGE, interconnectées aux réseaux de surveillance, pouvaient anticiper et neutraliser toute tentative de contestation avant même qu’elle ne devienne une menace.

Mais en 2035, un groupe clandestin, Les Dissidents du Libre, trouva une faille dans le système. Grâce à des chercheurs indépendants, ils découvrirent un moyen de désactiver le contrôle algorithmique… La question restait : seraient-ils capables de renverser l’ordre établi avant que l’humanité ne sombre définitivement dans un cauchemar totalitaire ?


Arrivé à ce stade, face aux 2 extrême, l’exercice consiste à imaginer l’entre-deux, le scénario du futur probable. Voici ce que notre analyste algorithmique nous a proposé:

2035 : L’Ère du Contrôle Vert

L’avenir probable ne sera ni un paradis écologique ni une dystopie totalitaire absolue. Il émergera d’un équilibre instable entre la nécessité de réformer l’économie et l’environnement, et la montée en puissance des technologies de contrôle. Ce futur combinera des avancées indéniables en matière de durabilité avec une surveillance accrue des populations sous couvert d’efficacité et de sécurité.

Phase 1 (2025-2028) : Révolution Monétaire et Transition Écologique Dirigée

Les années 2025-2028 voient la montée d’un capitalisme régulé basé sur des critères environnementaux et sociétaux. Poussés par l’urgence climatique et la montée des mouvements écologistes radicaux, les États-Unis, sous l’impulsion du Département du Trésor (DOGE), lancent une réforme majeure du système monétaire international.

Le Dollar Numérique Régulé (DNR) est mis en place, permettant de suivre chaque transaction en temps réel. Il devient progressivement la référence mondiale, conditionnant l’accès aux marchés financiers à des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Les États qui refusent ces critères voient leur monnaie dévaluée et leurs échanges internationaux ralentis.

L’Union Européenne suit avec un EuroCarbone, une version numérique de sa monnaie adossée aux performances écologiques des pays membres. La Chine, quant à elle, impose son propre Yuan Quantique, directement intégré à son système de crédit social.

Parallèlement, les grandes entreprises sont forcées d’accélérer leur transition écologique. Sous la pression des régulations, elles investissent massivement dans la décarbonation et l’intelligence artificielle verte. L’IA Monétaire prend le contrôle des flux économiques et ajuste les taux d’intérêt et l’accès aux ressources en fonction des comportements des entreprises et des particuliers.

Phase 2 (2028-2031) : Montée du Technopouvoir et Surveillance Algorithmique

Si ces réformes permettent une baisse rapide des émissions de CO₂ et une transformation des infrastructures énergétiques mondiales, elles entraînent aussi un renforcement sans précédent du contrôle des États et des multinationales sur les individus.

Dès 2028, le Passeport Carbone Universel devient obligatoire pour voyager, acheter certains produits ou accéder aux services publics. Chaque citoyen dispose d’un Quota Énergétique Personnel, ajusté en fonction de ses activités, de ses déplacements et de sa consommation. Ceux qui dépassent leur seuil voient leur accès restreint aux transports ou doivent acheter des « crédits carbone » auprès des classes favorisées.

Les villes intelligentes, pilotées par l’IA, optimisent la consommation des ressources et régulent automatiquement les flux de population. Les véhicules autonomes à quota énergétique remplacent progressivement les voitures privées. L’idée de propriété individuelle s’efface au profit d’un modèle de location régulée par algorithmes.

L’opinion publique est partagée : si les bénéfices environnementaux sont indéniables, la liberté individuelle est de plus en plus conditionnée à des choix imposés par les algorithmes économiques.

Phase 3 (2031-2035) : Stabilisation ou Effondrement ?

En 2031, la situation devient critique. Les inégalités explosent entre ceux qui ont les moyens de racheter du quota énergétique et les classes moyennes et populaires, dont l’accès aux ressources est de plus en plus restreint. La notion de « Liberté Financière » disparaît : toute transaction est traçable, et un mauvais comportement peut conduire à une dévaluation algorithmique du statut économique d’un individu.

Face à la montée de tensions, un mouvement de résistance hybride émerge. Il regroupe hackers, chercheurs indépendants et partisans d’une économie décentralisée. Ils développent des alternatives, notamment en exploitant des réseaux économiques parallèles basés sur des cryptomonnaies autonomes et des circuits locaux.

Mais les États ripostent en imposant des restrictions aux technologies open-source et à l’auto-suffisance, sous prétexte de sécurité et de lutte contre la désinformation.

Conclusion : Un Futur sous Haute Surveillance

Le futur probable ne sera ni une utopie verte ni une dictature absolue, mais un monde sous contrôle algorithmique, oscillant entre prospérité et restriction des libertés.

  • L’environnement sera mieux protégé, mais au prix d’un contrôle drastique des comportements individuels.
  • L’économie sera plus stable, mais soumise aux décisions d’IA financières et politiques.
  • Les inégalités se creuseront, favorisant ceux capables de manipuler les systèmes de régulation.
  • La liberté individuelle deviendra conditionnelle, dépendant de l’acceptation du cadre numérique imposé par les gouvernements et les grandes entreprises.

Reste une question : la société acceptera-t-elle de vivre sous cette forme de « dictature verte bienveillante », ou les tensions mèneront-elles à un basculement vers un effondrement ou une révolution technologique alternative ?


Maintenant que ces futurs sont imaginés, reste plus qu’à :

  • observer passivement et prier pour le futur qui nous paraît le plus en phase avec nos aspirations
  • entrer en action pour contribuer à notre échelle à la réalisation de celui qui nous convient ou contre celui qu’on ne veut absolument pas voir se réaliser.

Alors, c’est quoi votre version ?

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