Michael Bechler

3 mars 2016

Confrontation constructive

Ces derniers mois j’ai beaucoup échangé avec d’autres entrepreneurs, qui sont parfois passés par des échecs, comme moi. De nos échanges est né un nouveau projet, un projet d’accompagnement de projets … Quoi de plus convaincant qu’un entrepreneur s’étant relevé d’un cuisant échec pour vous éviter de faire les mêmes erreurs ? Nous avons alors commencé à recevoir des porteurs de projets et nous les avons écouté nous présenter la façon avec laquelle ils pensaient changer le monde. Notre expérience nous permettait assez rapidement d’identifier les entrepreneurs et les doux rêveurs. Nous avons commencé à écrire les étapes du parcours de projet idéal en essayant de voir où chacun se situait. Nous avons commencé à essayer de systématiquement identifier l’hypothèse fondamentale de chaque projet, de voir ce qui avait été fait pour la vérifier, la confronter, la remettre en question… On m’a vite affublé d’un titre à la fois très juste et somme toute difficile à porter: CCManager (je vous dirais plus tard ce qu’il signifie).
Mettez autour de la table un designer perfusé à l’expérience utilisateur, convaincu par le leanstartup et guéri d’un cuisant échec sur un projet de plusieurs millions, un génie de la pub reconverti à l’ADN de marque et un marketeur éthique fasciné par l’impact d’un contenu pertinent et authentique… Vous obtenez un intéressant jury d’analyse de projets.
Et puis nous avons commencé à utiliser notre modèle de méthodologie… Notre prototype, je devrais dire. Nous l’avons utilisé sur nos propres projets et nous avons commencé à en expliquer les contours à nos visiteurs. Certains sont partis en courant, préférant aller jusqu’au bout de leurs certitudes, d’autres se sont remis en question, mais ne sont jamais revenus pour nous le dire, d’autres enfin ont accepté de nous écouter.

Le problème c’est le temps…

Combien de projets sont fait dans la précipitation et l’urgence. Bien souvent les porteurs de projets viennent nous voir trop tard, en ayant déjà épuisé quasiment toutes leurs ressources pour développer des choses formidables, mais sans être sûr qu’elles intéressent au final, qui que ce soit. Et c’est là le drame de notre position… Comment dire à un porteur de projet qu’il ne lui reste plus que quelques semaines à vivre ? Est-il en capacité de l’entendre ? La plupart du temps ils ne cherchent alors plus que des fonds, la levée de fonds, le saint graal absolu.
Mais je vous assure qu’arrivée à ce stade la levée de fonds ne sert plus à rien, dans la plupart des cas, et je vous parle en connaissance de cause. Pourquoi ? Parce que bien souvent les bases ne sont pas bonnes, le problème de départ qui insuffle le projet est mal posé, et rien n’est pire que de devoir continuer de développer un projet sur de mauvaises bases. La levée de fonds est rarement l’occasion de repartir à zéro, on lève des fonds sur un certain nombre de critères et avec des objectifs à atteindre à partir de ces critères, mais si la base est mauvaise, tout le reste part de travers. Et puis, la levée de fonds, quand elle survient, vous redonne confiance dans vos certitudes, amplifiant encore davantage votre incapacité à revenir en arrière pour vérifier ce qui ne l’a pas été.
Voilà où nous en sommes actuellement : un début de méthodologie, testée et modifiée au fil de nos projets et de nos rencontres et une seule certitude … la même que Pierre Desproges : n’être sûr de rien , par contre avec la conviction que le problème qui mérite d’être étudié c’est : comment réduire le nombre de projets qui échouent, avant de faire prendre un risque trop important à son porteur de projet.
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CCManager: Casse C…e Manager

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