Michael Bechler

25 septembre 2009

Un Bing et ça repart !

J’ai eu aujourd’hui l’opportunité d’assister à la présentation de 2 chefs de produits de chez Microsoft, qui ont fait le déplacement en Alsace dans les murs de notre partenaire Activis, que je remercie au passage pour les choix aiguisés des présentations dans leurs somptueux locaux Mulhousiens. En effet, un déjeuner en cercle restreint nous a permis de rapidement aborder les sujets sensibles à propos de la volonté affichée de conquête de marché du moteur de Redmond face au mastodonte clairement identifié et souvent cité en comparaison: Google, qui est le sujet central de toutes les discussions ouvertes autour des velléités non dissimulées de Bing. Après l’habituelle joke de la signification cachée de BING « Because It’s Not Google », le débat fût franchement constructif avec la dualité bicéphale (comme ils disent chez Microsoft) entre la partie Search (technologie) et Ad (campagnes publicitaires).

Je dois tout d’abord vous avouer que j’ai été agréablement surpris par l’humilité affichée de Microsoft (même s’ils n’ont pas vraiment le choix) qui se positionne en challenger, face à un géant aujourd’hui considéré comme indétronable. Malgré tout, j’ai mis pas mal de temps à voir les véritables innovations de Microsoft dans tout ça… et surtout sur leur stratégie de conquête des parts de marché (mais j’y reviendrai plus tard). L’argument massue de Bing est clair: peu d’annonceurs aujourd’hui sont sur notre plateforme, il y a donc de belles opportunités ! Le coût d’acquisition est forcément intéressant puisque la concurrence entre annonceurs est quasi inexistante… et ils ont pas tort… Maintenant de là a transférer les budgets Google vers Bing, serait franchement suicidaire.

Une petite aparté sur l’alliance avec Yahoo (durant laquelle nous étions tous aux aguets du scoop à publier inextenso…) a été faite au cours du déjeuner, et qui m’a apprise (oui je me tiens pas assez au courant, c’est vrai…) que le partenariat entre Yahoo et Microsoft est déjà de longue date, mais que seule une lettre d’intention de rapprochement entre les parties avait été soumise aux commissions Européennes et américaines; et que grosso modo, rien ne se verra dans les faits avant au moins 2011.

Alors, que peut donc nous proposer Microsoft de si innovant, qui va faire changer les habitudes de recherche des internautes ? Nous avons eu droit à 2 heures de belles démos de la version américaine du moteur (pour la France il faudra attendre juin 2010 environ) qui s’oriente vers l’accompagnement à la décision de l’internaute.

L’analyse de Microsoft sur le comportement des internautes les a décidé a transformer la recherche par expressions complètes (on tape aujourd’hui de plus en plus souvent des phrases dans Google) en recherche par mots génériques que l’ont affine au fur et a mesure, je m’explique: plutôt que de taper: « je cherche des avis sur le nouveau renault scenic », Bing considère qu’il est plus efficace de taper: « renault scenic » et de suivre les recommandations proposées par le moteur sur la base des comportements des précédents internautes, et donc de cliquer sur les liens proposés sur le côté gauche de la recherche « comparatif, achat, avis, manuels, etc… » Je raccourcis bien sûr volontairement, mais en fait, Bing a une facheuse tendance à se substituer aux habituels sites et portails comparatifs, incitant l’internaute a passer un maximum de temps dans le moteur, plutôt que sur les sites référencés. En fait, l’arrivée de Bing en France signera vraissemblablement la mort de tous les Kelkoo et autres Twenga, puisqu’il procédera à son propre « matching » d’informations, permettant par exemple de choisir un vol, un hotel, ou un vendeur, directement dans le moteur, avec des curseurs pour affiner la recherche. C’est là, à mon avis, la réelle rupture avec la philosophie de Google, qui veut que l’internaute passe le moins de temps possible sur le moteur. Bing, veut augmenter le temps passé sur le moteur pour mieux analyser le comportement de chacun et en tirer des conclusions pour améliorer les résultats.

Bing bénéficie également d’un énorme avantage, c’est l’implantation des outils Microsoft répartis dans une pléthore de logiciels. Vont-ils réussir a agréger tous leurs flux, a synthétiser les informations récupérées à travers l’ensemble de leur parc de clients installés, à faire dialoguer toutes les sociétés rachetées au fil des ans pour rattraper leur retard ? Rien n’est sûr, mais en tout cas, ils en ont l’ambition, et c’est tant mieux !

Je ne sais pas si tout ce que j’ai vu est vraiment innovant, mais en tout cas une chose est sûr, il faut en être ! J’ai déjà posé les jalons pour intégrer tout ce qui sera necessaire pour optimiser la prise en compte des webagoo dans Bing… un petit module surement, comme celui de Google.

J’ai quand même demandé à nos chers intervenants si nous allions (en tant qu’agences) nous retrouver à jongler avec les adaptations intempestives entre les différents moteurs, comme nous devons déjà le faire pour la compatibilité entre les navigateurs ! Et il semble que non… c’est d’ailleur peut-être là que je tiens le scoop du jour: Microsoft semble se rapprocher des standards des principaux acteurs du web, pour que nous ne soyons pas obligés de changer nos bonnes habitudes: Bing se contente des même fichiers robots.txt et des même standards de sitemap que Google ! Vous rendez-vous compte, Google se serait même rapproché des standards pour le travail d’optimisation du référencement ne soit à faire qu’une seule fois ! Franchement, c’est la plus belle nouvelle de la journée… mise à part sans doute le 250e anniversaire de la Guiness, mais pour ça il aurait fallu que je sois à Dublin.

Source: SYSTADMIN

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